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Alors que la réglementation sur le reporting ESG a été renforcée de façon significative au cours des deux dernières années, la 12ème édition de l’étude Survey of Sustainability Reporting de KPMG (menée auprès d’un panel de 5 800 entreprises en France et dans le monde) souligne un important effort des entreprises françaises en la matière, bien qu’il reste une marge de progression :

— 95% des entreprises françaises analysées s’impliquent dans le reporting en matière de développement durable et d’ESG
— 89% d’entre elles font appel à des tiers pour certifier leur reporting, contre 63% à l’échelle mondiale
— 75% disposent d’un Responsable dédié aux questions d’ESG au sein des instances dirigeantes

Une méthodologie qui s’affine

Bien qu'il soit encore nécessaire de renforcer la cohérence internationale du reporting en matière de développement durable et d’ESG, l'étude de KPMG souligne une utilisation des normes de standardisation qui a augmenté au cours des deux dernières années. Ainsi, 63% des entreprises françaises analysées dans le cadre de l’étude intègrent aujourd’hui les recommandations du TCFD (Task Force for Climate Financial Disclosure) à leur reporting extra-financier (contre 61% à l’échelle mondiale) et 85% les normes de l’ONU en matière de développement durable (contre 74%).

Par ailleurs, les entreprises françaises étudiées semblent attacher de plus en plus d’importance à la fiabilité de leur reporting, qu’elles n’hésitent pas à faire certifier par des tiers indépendants. Ainsi, 89% d’entre elles ont recours à des services de certification de l’information, soit la plus large proportion à l’échelle mondiale (63%), ce qui illustre une anticipation de la réglementation en faveur de cette pratique.

Ces données témoignent globalement d’un renforcement et d’une formalisation de la méthodologie de reporting des entreprises, qui sont cependant nuancés par une approche qui peine encore à prendre en compte l’ensemble des dimensions de l’ESG.

Une approche encore trop réductrice

Si la France marque paradoxalement le pas en matière de reporting extra-financier avec une baisse de 2% des entreprises impliquées sur le sujet par rapport à 2020 (95% vs. 97% il y a deux ans), le nombre de sociétés produisant des rapports reste à un niveau très élevé à l’échelle mondiale (96%). Pour autant, les différents aspects abordés dans le reporting ne sont pas encore suffisamment larges et précis. À titre d’exemple, 77% des entreprises françaises communiquent aujourd’hui sur les risques de gouvernance, qui recoupent les risques de corruption, de fraudes ou encore de distorsions de concurrence, alors que cette proportion est beaucoup plus faible à l’échelle internationale (44%). De la même manière, l’analyse des pertes en matière de biodiversité reste peu fréquente à travers le monde (46%), bien qu’il s’agisse aujourd’hui d’une dimension critique de la transition environnementale à opérer.

Ce phénomène s’explique par une prise en compte inégale des enjeux ESG et éthiques au plus haut niveau de l’entreprise. S’il s’avère que les dirigeants sont sensibilisés, comme en atteste l’étude CEO Outlook 2022 de KPMG qui montre un fort niveau d’attention sur ces thématiques, les actes ne suivent pas toujours. En effet, 75% des entreprises françaises sondées ont un Responsable dédié aux questions ESG évoluant au sein des instances dirigeantes de leur entreprise, mais c’est le cas de moins de la moitié des entreprises sondées à l’échelle internationale (45%) qui laissent majoritairement ces thématiques en marge de leur gouvernance.

Méthodologie

Les sources utilisées par KPMG comprennent les rapports publiés entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022. Si une entreprise n'a pas publié de rapport pendant cette période, les rapports de 2020 ont été examinés. Cependant, aucun rapport publié avant le 1er juillet 2020 n'a été pris en compte.

Les résultats de l'enquête reposent sur l'analyse des informations disponibles en accès libre et aucune information n'a été soumise directement par les entreprises à KPMG.

L’échantillon comprend à la fois le N100 (les 100 premières entreprises en termes de chiffre d’affaires de 58 pays, soit 5 800 entreprises au total), et le G250 (les 250 plus grandes entreprises mondiales, également en termes de chiffre d’affaires).


  

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