• Tom Rothfischer, Author |
5 minutes de lecture

Les facteurs ESG sont maintenant une priorité du secteur immobilier canadien. En effet, ses dirigeants sont de plus en plus sensibilisés aux demandes des parties prenantes en matière de stratégies environnementales, sociales et de gouvernance. En outre, ils sont de plus en plus conscients des avantages de suivre cette voie. Pour plusieurs, la question n’est plus « Pourquoi avons-nous besoin d’une stratégie ESG? », mais plutôt « Comment créer et mettre en œuvre une stratégie ESG qui aura un impact durable? ».

En réduisant les émissions de carbone et en menant des activités plus écologiques et efficientes, les sociétés immobilières jouent un rôle important dans l’atteinte des objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques. J’ai déjà exploré la façon dont les parties prenantes (p. ex., les investisseurs, les prêteurs, les assureurs, les locataires et les organismes de réglementation) mènent la charge pour que le secteur immobiliser adopte une approche plus durable, équitable et écologique. Comme les facteurs ESG jouent maintenant un rôle dans l’accès au capital, les sociétés immobilières qui n’en tiennent pas compte dans leurs décisions d’affaires actuelles pourraient bien ne pas attirer d’investissements à l’avenir.

Voici quelques-unes de mes réflexions sur les façons dont les sociétés immobilières devraient mettre en œuvre une stratégie efficace en matière d’ESG.

Préparer le terrain
Pour qu’une stratégie efficace en matière d’ESG se concrétise, les dirigeants doivent d’abord comprendre les occasions et les risques liés aux ESG, non seulement dans tous les volets de leur chaîne de valeur, mais aussi au sein même de leur organisation. Cela signifie qu’ils doivent jeter un regard neuf sur les opérations actuelles, sur l’évolution de la réglementation et sur les exigences des parties prenantes afin d’explorer les stratégies potentielles et de mettre en œuvre des processus inhérents pour chaque pilier des facteurs ESG. Il est tout aussi important qu’ils fassent le point sur les dernières tendances et pratiques en matière d’ESG, tant dans le secteur immobilier canadien que dans les secteurs connexes à l’échelle mondiale.

Ce n’est qu’à ces conditions que les dirigeants pourront réaliser une évaluation de l’importance relative des facteurs ESG qui établit l’ordre de priorité en ce qui concerne les occasions et les risques liés aux ESG, puis décider de l’orientation à donner aux mesures initiales. La rentabilité pourrait ainsi s’en trouver améliorée, tout comme la valeur et d’autres avantages (sociaux) moins tangibles.Quoi qu’il en soit, il est important d’accorder la priorité aux objectifs ESG dès le départ.

Mobiliser l’équipe
L’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie ESG exigent une équipe qui comprend les transformations nécessaires à l’atteinte des objectifs à l’égard de chacun des piliers, et qui sait les promouvoir. Cela exige inévitablement du temps et des efforts supplémentaires de la part des employés de l’ensemble de l’organisation afin qu’ils soient sensibilisés à l’importance des facteurs ESG, à leur raison d’être et à la façon d’en maximiser les avantages. Collaborer avec des professionnels des facteurs ESG, qu’il s’agisse de nouveaux membres de l’équipe ou de conseillers externes, peut considérablement accélérer ce processus de prise de décisions, grâce à des pratiques exemplaires, à leur connaissance du secteur et à leur crédibilité.

Compte tenu du contexte actuel de pénurie de talents, il est plus compliqué de trouver et de maintenir en poste des personnes d’expérience qui sont en mesure de mener une stratégie efficace en matière d’ESG. Cela devrait inciter les dirigeants d’organisations à mieux cerner leurs besoins dès maintenant. Ceux qui ne le font pas finiront probablement par se démener pour combler les lacunes à mesure qu’elles apparaîtront.

Saisir l’occasion
Pour les parties prenantes, la preuve qu’une organisation respecte ses engagements en matière d’ESG va au-delà des poignées de main et des communiqués de presse. Les investisseurs, par exemple, demandent aux organisations des preuves quantifiables que les facteurs qui ont une forte incidence sur leur portefeuille (p. ex., la réduction des gaz à effet de serre, l’économie d’énergie et les répercussions sociales) sont bien pris en main. Il est donc crucial d’établir les paramètres et les cadres que les organisations utiliseront pour présenter les résultats de leur stratégie ESG.

Des données fiables sont au cœur des rapports ESG. Une fois que les dirigeants décident des facteurs ESG qui seront mesurés, ils doivent réfléchir à la façon dont ils en assureront l’exactitude, l’intégrité et la pertinence. Des mesures doivent également être prises pour que les pratiques de collecte de données ESG respectent les règles en matière de confidentialité et de sécurité des données, qui évoluent constamment.

Une question de parcours
Une transformation ESG n’est ni une affaire d’une nuit, ni un projet secondaire qui peut être balayé dans la cour d’un service ou d’une équipe. Pour respecter les engagements ESG, il faut planifier un parcours pluriannuel étayé par des feuilles de route préapprouvées, puis définir les rôles et les processus pour mesurer les progrès. De plus, il s’agit d’une transformation qui exige l’implication continue de tous les intervenants internes, des membres du conseil d’administration aux cadres dirigeants, en passant par les professionnels de première ligne et tous les autres intermédiaires.

Cela ne veut pas dire que le parcours doit être difficile ou coûteux. Dans bien des cas, il s’agit d’apporter des changements simples mais pertinents aux opérations ou aux chaînes d’approvisionnement. Lorsqu’ils sont réalisés correctement, ces changements peuvent se révéler bénéfiques en termes d’efficience et d’économies.

Le secteur immobilier subit depuis longtemps les pressions exercées par la nécessité d’adopter des stratégies ESG efficaces pour renforcer sa résilience et, au bout du compte, façonner un avenir plus durable. À mon avis, de nombreuses organisations ont déployé des efforts réels et fructueux pour s’adapter plutôt que d’attendre que le gouvernement et les organismes de réglementation dictent leur voie. À mesure que ces stratégies ESG prendront de l’ampleur, les intervenants du secteur devront continuer d’explorer les technologies, les cadres et les processus qui dictent leurs objectifs particuliers en matière d’ESG. Le parcours n’est pas simple, mais il sera assurément profitable pour tous ceux qui l’empruntent.

Publication multilingue

Cette publication est aussi offerte dans les langues suivantes :

Tenez-vous au courant de sujets qui vous intéressent.

Inscrivez-vous aujourd’hui pour avoir accès à du contenu personnalisé en fonction de vos intérêts.