• 1000

KPMG France et La Fabrique de l’Industrie publient sa nouvelle édition du Baromètre de la transformation industrielle. Cette étude dresse un bilan de l’état des entreprises industrielles françaises sur les 18 derniers mois et analyse les transformations qu’elles devront opérer pour assurer la continuité et le développement de leurs activités.

— La crise sanitaire a touché l’ensemble de l’industrie française mais de façon très inégale
— 70 % des entreprises ont fait appel à une ou plusieurs mesures d’urgence mise en place par les pouvoirs publics
— 56 % des dirigeants français visent à améliorer la résilience de leur supply chain et passer d’une logique de réduction des couts à une logique de différenciation compétitive

L'évolution des risques perçus par les dirigeants

Les conclusions de cette enquête menée auprès de 900 industriels français montrent comment toutes les supply chains ont été impactées avec des difficultés à maintenir une continuité opérationnelle dans un contexte de demande et d’approvisionnement incertain et instable. En effet, les effets secondaires de la crise sanitaire (tension sur les matières premières et les composants électroniques, crise des containers, manque de chauffeurs poids lourds…) vont se faire sentir encore pendant de longs mois.

Les dirigeants français sont donc de plus en plus attentifs aux risques liés à leur supply chain, dont la résilience est depuis 18 mois, un des enjeux de préoccupation majeur des chefs d’entreprise [1].

L’industrie française face à la crise

Le baromètre de KPMG France sur la transformation industrielle dresse également un premier bilan de la façon dont les entreprises industrielles françaises ont passé la crise de 18 derniers mois. Il apparait ainsi que : 

La crise sanitaire a touché l’ensemble de l’industrie française mais de façon très inégale

 
  • Les industries de process, l’agro-alimentaire et la pharmacie ont enregistré une progression de leur chiffre d’affaires et de leur résultat ;
  • Le textile-habillement, le bois-papier, l’automobile, la métallurgie, l’aéronautique, l’informatique et l’électronique, les industries électrique et ferroviaire ont enregistré une baisse du chiffre d’affaires et du résultat ;
  • Globalement, 39 % des industriels français n’ont pas constaté de diminution de leur chiffre d’affaires liée à la crise de la Covid-19 et 48 % d’entre eux ont préservé leur résultat sur la même période.
Les secteurs pour lesquels les entreprises déclarent que l'approvisionnement a été une difficulté

70 % des entreprises ont fait appel à une ou plusieurs mesures d’urgence mise en place par les pouvoirs publics

  • Le recours à l’activité partielle a été la mesure la plus utilisée (465 entreprises sur les 900 interrogées), devant le prêt garanti par l’État (350/900), le report des échéances fiscales et sociales (234/900), le rééchelonnement des crédits bancaires (212/900), le report de charges (196/900) ;
  • 91 % des entreprises de moins de 50 salariés ont connu des difficultés de trésorerie, alors que cette proportion n’est que de 30 % pour les entreprises de plus de 250 salariés.

Le baromètre révèle notamment que 56 % des dirigeants français visent à améliorer la résilience de leur supply chain en vue d’une prochaine crise et vont en profiter pour passer d’une logique de réduction des couts à une logique de différenciation compétitive. Pour ce faire, la supply chain de demain se reconstruira autour de six axes de transformation : 

  • Centrée sur les clients : la supply chain doit offrir un avantage concurrentiel basé sur la compréhension et la satisfaction des attentes du client, avec une chaîne prenant en compte la segmentation des clients et de leurs attentes ;
  • Plus courte : ajuster l’organisation et le fonctionnement des flux, pour faciliter une production et une livraison de proximité et une réactivité accrue, avec une meilleure flexibilité et résilience aux aléas
  • Collaborative :  renforcer le modèle d’exploitation intégrant les fournisseurs, sous-traitants et partenaires amont et aval pour plus de fluidité et une meilleure anticipation des risques
  • Assurant le contrôle de bout en bout de la chaîne de valeur : être plus collaboratif, transparent et factuel, avec des cellules de supervision qui alimentent la prise de décision humaine, en exploitant l’ensemble des données de l’écosystème
  • Responsable : la supply chain doit adopter des pratiques éthiques et responsables en ligne avec l’intérêt social et la « raison d’être » (normes, traçabilité, partenariats, empreinte carbone).
  • Transformée par le digital : intégrer les nouvelles technologies dans les composantes de la chaîne de valeur (IoT, échanges en temps réel, micro-demand planning…) pour pouvoir répondre aux enjeux précités.

La supply chain est plus que jamais au centre de la relation client. Concevoir une supply chain plus agile, plus résiliente et plus efficace, basée sur la compréhension et la satisfaction des attentes des clients pour leur assurer une réponse différenciante, constitue un élément stratégique dans la transformation des entreprises. A plus forte raison dans une période où les approvisionnements et la demande sont instables et incertains.

Didier Krick, Associé KPMG France,
Operations and Performance Strategy