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Alors que la French Tech était bien représentée la semaine dernière lors du CES 2022 à Las Vegas, KPMG France, leader de l’audit et du conseil, révèle aujourd’hui les résultats de son étude annuelle Tech Insights 2021 qui dresse un état des lieux de l’activité de l’écosystème tech français au cours de l’année écoulée. Parmi les principaux enseignements, l’étude pointe le niveau record d’investissements et d’opérations réalisé en 2021, confortant le dynamisme des start-ups :

— Les montants levés dans la French Tech en 2021 ont augmenté de 125 % par rapport à 2020, avec 298 opérations réalisées.
— En 2021, 162 opérations ont attiré au moins un fonds étranger au capital, en croissance de +54 % par rapport à 2020.
— La région Île-de-France concentre toujours la très grande majorité des investissements mais l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie se démarquent des autres régions en volume comme en valeur.
— Les FinTech arrivent en tête du top sectoriel à la fois en termes de valeur (2,4 Md€) de volume et d’opérations de plus de 100 millions d’euros, suivies par les Consumer Tech (1,6 Md€) et les Apps& Techs d’entreprises (1,5 Md€.).

La French Tech, un écosystème en pleine ébullition

Dans un environnement économique incertain, les start-up françaises de la tech ont connu une année hors du commun, témoignant de leur dynamisme et de leur attractivité. À travers les campagnes de financement de 298 entreprises, la French Tech a observé en 2021 une hausse de 125 % du montant de ses levées de fonds, avec un montant moyen de 34 millions d’euros. Les opérations de plus de 100 millions d’euros représentent 53 % des montants levés, soit 5,3 milliards d’euros. Il s’agit d’une augmentation de 200 % par rapport à 2020, qui s’est traduit par l’accession de 12 entreprises françaises au statut de licorne.

En termes de secteurs, les FinTech, Consumer Tech et Apps & Techs d’entreprises se démarquent en captant respectivement 2,4 milliards (+230 % par rapport à 2020), 1,6 milliard d’euros (+339 %) et 1,5 milliard d’euros (+89%). Progressivement, l’écosystème tech hexagonal se diversifie pour porter des projets touchant à la fois les professionnels et le grand public, en réponse à des mutations économiques et sociétales désormais accélérées, notamment au sein de l’industrie financière.

L’étude souligne, par ailleurs, que l’orientation des investissements atteste de la maturité d’une part importante des acteurs de la French Tech, puisque les entreprises ayant 6 à 10 ans d’existence captent à elles seules 4,6 milliards d’euros d’investissements. Les plus jeunes acteurs (5 ans d’existence ou moins) sont quant à eux à l’origine de la moitié des opérations observées (164), preuve de leur compétitivité auprès des investisseurs français comme étrangers, et signal positif pour les levées de fonds à venir sur les prochaines années, du fait de la richesse des projets proposés.

Aperçu des investissements selon la maturité des start-up

2021 est l’année de tous les records pour la French Tech !

Les investisseurs étrangers davantage inscrits dans l’écosystème de financement français en 2021

Les investisseurs étrangers continuent leur progression au sein de l’écosystème de financement des techs françaises. En 2021, une levée de fonds de plus de trois millions d’euros a compté en moyenne 32% d’investisseurs étrangers, soit le double de ce que nous observions en 2017. Cette représentativité moyenne monte à 66% pour les deals importants (cent millions d’euros et plus). Ces investisseurs proviennent majoritairement du capital risque et sont originaires d’Europe (37 %), des États-Unis (30 %), d’Asie (6 %) et du Moyen-Orient (1 %), témoignant à la fois de l’ancrage européen de la tech française et de son ouverture plus large sur les Etats-Unis et le reste du monde.

Des opérations emblématiques qui participent au rayonnement régional

L’étude analyse les opérations emblématiques de l’année 2021, traduisant l’attractivité économique des différents territoires français. L’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie se démarquent ainsi en volume comme en valeur, avec respectivement 21 opérations réalisées et 364 millions d’euros levés pour l’une et 18 opérations réalisées soit 385 millions d’euros levés pour l’autre. Le dynamisme de ces deux territoires est notamment porté par eCential Robotics, société de robotique basée à Grenoble à l’origine d’une levée de fonds de 100 millions d’euros, et par Swile, entreprise montpelliéraine spécialisée dans les titres-restaurant dématérialisés ayant fait l’objet de 175 millions d’euros d’investissements en octobre. 

La région Île-de-France concentre toujours la très grande majorité des investissements, avec 202 opérations réalisées en 2021, soit 8,5 milliards d’euros investis, dont 580 millions d’euros dans Sorare, acteur émergent des cryptomonnaies ayant réalisé en septembre la plus grosse levée de fonds de l’histoire de la French Tech.

La répartition des investissements entre l’ensemble des régions françaises montre l’immense potentiel des acteurs hexagonaux de la tech et l’importance des start-up pour soutenir le dynamisme de l’économie française. Et ce, tout particulièrement dans les secteurs des FinTech et Sustainability Tech qui – tout en répondant à des enjeux critiques sur le plan économique, environnemental et sociétal – continuent de séduire les investisseurs et à susciter un effet d’entrainement bénéfique pour la prochaine génération d’entrepreneurs. Cette étude est également l’occasion de formuler des recommandations à l’attention des dirigeants des entreprises les plus prometteuses, qui devront recourir à des IPO et des fusions-acquisitions pour réaliser leur plein potentiel de développement dans un contexte de marché porteur.

Jean-Pierre Valensi, Associé,
Responsable Capital Markets Advisory chez KPMG France


Méthodologie

Tech Insights 2021 recense les levées de fonds des sociétés technologiques françaises (selon définition KPMG), non cotées, indépendantes de groupes corporate et de moins de 20 ans, ayant réalisé une opération de plus de 3M€, par investissement privé (hors marché), en Equity, entre le 01/01/2021 et 31/12/2021. Les données présentées dans cette étude sont basées sur les données Capital IQ, Dealroom et sont traitées et analysées selon la méthodologie KPMG.