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21 février 2022     |    3 min de lecture

TECH ECONOMY

Xavier Niffle

Associé Audit, secteur des Technologies, membre du CoDir Audit en charge du Digital Audit et de l’Innovation

Xavier Niffle, Associé Audit KPMG en charge de l’Innovation, a accompagné la CNCC au CES. Dans cette interview, il nous partage son retour d’expérience sur les dernières innovations susceptibles de transformer les organisations, et notamment les cabinets d’Audit.

Au cours de votre LEX au CES, il a bien entendu été question de blockchain. Comment va-elle impacter nos métiers ?

Au-delà des usages connus de la blockchain, en premier lieu les cryptomonnaies, c’est lorsqu’elle est combinée à d’autres technologies émergentes que la blockchain libère tout son potentiel.

Je pense tout d’abord au NFT, qui n’est pas qu’un titre de propriété d’un bien virtuel. Il peut être associé à un bien physique – de la maroquinerie par exemple – ou à un service telle qu’une place de concert à vie. Cela apporte évidemment beaucoup de valeur aux marques, qui auront une plus forte proximité avec leurs clients, et à ces derniers qui pourront s’assurer de l’authenticité et de l’historique de leurs biens et services. C’est d’ailleurs cette réciprocité des intérêts qui en fera un succès. Et pour nous, auditeurs, cela veut dire une plus grande traçabilité des transactions de nos clients grâce à la blockchain, ce qui va révolutionner la façon dont nous allons les auditer et sécuriser leurs positions de clôture.

Et puis la blockchain peut également être associée à des certificats électroniques. On utilise aujourd’hui quotidiennement des plateformes pour signer des documents juridiques. Demain, nos clients vont progressivement utiliser des tampons électroniques pour matérialiser leurs contrôles manuels. Ceux-ci seront automatiquement répertoriés dans la blockchain, ce qui va nous permettre d’analyser l’intégralité des contrôles manuels. Nous serons ainsi en mesure d’apporter des recommandations plus précises à nos clients, ce qui contribuera à l’amélioration de leur environnement de contrôle interne.

On voit que les innovations autour de l’IoT foisonnent depuis quelques années, qu’avez-vous pu observer sur place ?

Effectivement l’IoT, c’est-à-dire les objets connectés, était omniprésent sur le salon avec de nombreux usages autour du bien-être et de la santé, mais pas uniquement ! L’IoT, ce sont également les casques de réalité augmentée. Notre réseau KPMG utilise d’ores et déjà de telles solutions dans notre démarche d’audit, notamment pour faciliter l’assistance aux inventaires à distance ou observer l’exécution des procédures internes de nos clients.

On retrouve, un cran plus loin, les casques de réalité virtuelle. Avec ces équipements, nous allons proposer une nouvelle expérience d’audit, tant à nos collaborateurs qu’à nos clients. Pour nos équipes, ce sera la possibilité de retrouver l’interaction d’une salle d’audit même lorsqu’elles travaillent à distance, ou de bénéficier de mises en situation réalistes lors de leurs formations. Nos clients auront, quant à eux, l’opportunité de plonger dans les résultats de nos puissantes solutions d’analyse de données, guidés par leur équipe d’audit et nos meilleurs experts mondiaux.

L’expérience immersive est donc la tendance de fond du CES et on retrouve le métavers en point de mire. Quelle sera la place des cabinets d’audit dans ces univers virtuels ?

Depuis l’annonce de Facebook, renommé Meta, suivie de celle de Microsoft, on ne dénombre plus les entreprises qui communiquent sur le métavers : achat de terrain, lancement d’une collection, création d’un bureau de représentation… Tous les secteurs d’activité sont concernés, de la grande distribution aux services financiers. Au-delà de l’effet de mode, ces acteurs perçoivent les opportunités – probablement sous-estimées – qu’offrent cet univers virtuel. Il pose également de nombreuses questions, notamment autour de la souveraineté, des valorisations et de la réalité des transactions. Sans aucun doute, dans un univers virtuel, la place du tiers de confiance sera renforcée. Les cabinets d’audit doivent s’y préparer. Chez KPMG, nous relevons ces enjeux en nous appuyant sur la pluridisciplinarité de nos activités Audit, Conseil, Expertise comptable et Droit & fiscalité. En combinant ces expertises à nos méthodes d’audit, nous sommes en mesure d’accompagner nos clients à appréhender les risques et opportunités liés aux métavers, et à sécuriser leurs flux financiers. Le métavers, c’est également une source d’attractivité pour le métier Audit, qui démontre une fois de plus sa capacité à répondre aux transformations profondes de notre société et des entreprises.  

À retenir
Les nouveaux usages de la blockchain, les technologies émergentes telles que les objets connectés ou l’expérience immersive du métavers sont susceptibles de transformer nos activités d’audit. Dans cette interview, Xavier Niffle revient sur son expérience au CES et les grandes tendances d’innovation qui dessinent le futur du travail.

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