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Comment est née la collaboration de KPMG avec la Chaire Impact Positif ?

André Sobczak : Audencia et KPMG entretiennent depuis longtemps des relations étroites dans le domaine de la pédagogie et du recrutement. KPMG accueille beaucoup de stagiaires et de diplômés d’Audencia, et ces derniers interviennent dans les cours. Ces liens ne sont pas le fruit du hasard, mais s’expliquent par des valeurs partagées et notre ambition commune d’accompagner la transformation des modèles économiques pour les rendre plus responsables et donc plus performantes et pérennes.  Je pense aussi au challenge étudiants SIFE sur l’entrepreneuriat responsable soutenu par KPMG et qui a attiré de nombreux étudiants que j’ai eu le plaisir de coacher. Lorsque nous avons voulu développer notre Chaire Impact Positif, nous avons donc fait part de ce projet ambitieux à nos diplômés chez KPMG qui ont très rapidement adhéré à l’idée, tout en nous aidant à faire progresser le projet.

Cyprien Schneider : Quand Audencia nous a proposé en 2014 de devenir mécène de la Chaire Impact Positif, notre cabinet multipliait déjà les initiatives pour améliorer notre impact à l’intérieur de son organisation, et à l’extérieur au travers de la Direction de l'Engagement Citoyen. Audencia était en pointe dans la prise en compte des enjeux ESG sur le plan académique et la Chaire nous a immédiatement paru être un outil adapté pour faire progresser la connaissance théorique sur ces sujets et leur appropriation par les entreprises, particulièrement les ETI et les PME.

Partenaires depuis sept années, quelles sont les réalisations les plus marquantes pour vous en termes d'impact ?

André Sobczak : La liste des projets menés ensemble est longue, mais le projet qui a eu le plus grand impact est notre initiative #NégoTraining, une formation gratuite pour les femmes à la négociation salariale, qui a permis depuis 4 ans d’accompagner plus de 3 000 femmes et de contribuer de manière très concrète à davantage d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. En effet, nos études d’impact démontrent que suite à ces formations, non seulement les femmes sont plus nombreuses à oser négocier, mais qu’elles sont 90% à obtenir, soit une augmentation de leur rémunération, soit une prime, soit des avantages en nature. KPMG nous a permis de développer cette initiative, de la valoriser et de la déployer dans différentes villes de France. Nous avons aussi mené de nombreuses études qui ont eu un écho important auprès des médias. Je pense par exemple à notre étude sur l’impact de la parentalité sur les carrières des femmes et des hommes ou sur l’étude sur les besoins d’accompagnement des PME en matière de RSE. 

Cyprien Schneider : La façon dont sont traités les sujets de l’équité femme-homme et des liens entre parentalité et parcours de carrière, deux thématiques très importantes pour notre cabinet, est emblématique de la vocation de la Chaire Impact Positif : coupler à des travaux de recherche appliquée des actions plus concrètes pour tester, essaimer, mettre à l’échelle solutions et bonnes pratiques mises au bénéfice de la communauté. C’est l’objectif de l’initiative #Négo Training. Je retiens aussi les nombreuses actions à destination des PME pour lesquelles la prise en main des enjeux ESG est nécessairement moins accessible.

A travers la Chaire Impact Positif, KPMG et Audencia observent et accompagnent les institutions et entreprises dans leur transformation pour un impact positif. Comment les actions menées par la Chaire ces dernières années ont-elles contribué à accompagner la transformation d'institutions et entreprises en faveur d'une société durable ?

André Sobczak : Nous avons combiné l’expertise de KPMG et d’Audencia pour construire plusieurs formations sur la transformation des entreprises vers un impact positif. Une première formation visait les responsables RSE de PME qui ont été accompagnés par les experts de KPMG et les professeurs d’Audencia pour construire sur 9 mois une stratégie RSE avec l’ensemble des parties prenantes de leur entreprise. Nous avons ensuite lancé le certificat digital gratuit « Premiers Pas RSE » qui a permis de sensibiliser de nombreuses personnes à la manière de lancer une démarche RSE, en particulier dans les PME et les TPE. Enfin, nous avons réalisé ensemble plusieurs vidéos « Minute RSE » qui valorisent des bonnes pratiques pour inspirer d’autres entreprises à transformer leurs modèles économiques et leurs pratiques de management. Mises à disposition gratuitement, ces vidéos sont regardées par de nombreuses personnes dans toute la France et souvent utilisées dans des cours.

Cyprien Schneider : J’ajouterai que nos experts participent aux enseignements à destination des étudiants d’Audencia sur les thématiques ESG, et que notre département Développement Durable accueille chaque année de nombreux stagiaires. Nous contribuons ainsi à former les talents aux enjeux de transformation durable des organisations. Nous impliquer ainsi pendant la formation initiale des étudiants participe dans notre volonté de donner du sens aux missions qui leur seront confiées au cours de leur parcours au sein du cabinet.

Quelle ambition / quels objectifs visez-vous avec le renouvellement de la Chaire impact Positif ?

André Sobczak : Nous avons deux objectifs principaux. D’abord, en complément du déploiement de l’initiative #NégoTraining, nous souhaitons renforcer nos actions dans le domaine de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Arriver enfin à cette égalité est à la fois un enjeu de justice sociale et de performance économique, car les équipes mixtes sont plus innovantes et ont de meilleurs résultats. Constatant la faible part de femmes dans certains métiers, nous avons commencé à mener une étude pour mieux comprendre les choix des spécialisations dans les grandes écoles en lien avec les stéréotypes de genre. Avec KPMG, nous voulons sensibiliser les jeunes étudiantes et étudiants ainsi que les grandes écoles sur ces stéréotypes et proposer des actions concrètes permettant à chacun de choisir le métier dans lequel il ou elle pourra le mieux s’épanouir. Notre deuxième objectif est de proposer de nouveaux outils d’accompagnement des entreprises pour transformer leurs business models et créer un impact positif, mais aussi des créateurs d’entreprise à intégrer ces enjeux dès le lancement de leur projet. Nos expertises conjointes nous permettront de proposer des outils innovants et pertinents, et la mobilisation des étudiants pourra nous permettre de les diffuser auprès de nombreuses entreprises pour les aider à avancer.

Cyprien Schneider : La motivation initiale de notre mécénat qui remonte à 2014 était de contribuer à la prise en main de l’enjeu RSE par les entreprises, et particulièrement celles qui pouvaient en être les plus éloignées, par leur taille ou secteur d’activité. 8 années plus tard, la situation a considérablement changé : l’urgence climatique, la transition vers une économie décarbonée, la pénurie de talents, la notion de responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de son écosystème sont autant de questions qui figurent désormais à l’agenda de la gouvernance de la plupart des entreprises. Nous vivons un moment d’accélération et notre ambition était d’inscrire notre contribution à la Chaire Impact Positif dans la durée.

Vous avez réalisé un guide de bonnes pratiques¹... laquelle retiendriez-vous ou conseillerez-vous pour un impact durable ?

André Sobczak : La question est difficile, car nous avons découvert de nombreuses pratiques innovantes. D’ailleurs, toutes n’ont pas pu être intégrées dans le guide de bonnes pratiques. S’il fallait n’en retenir qu’une, je choisirais le programme de mécénat de compétences « Changemaker ».  En effet, un tel programme permet à la fois de contribuer à soutenir des associations pour les aider à renforcer leur impact positif et à donner du sens aux collaboratrices et collaborateurs impliqués, tout en développant leurs compétences dans un contexte différent de celui de leurs missions professionnelles habituelles. L’impact positif se mesure donc tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’entreprise. Encore trop peu d’entreprises s’engagent dans le mécénat de compétences, alors qu’il peut s’appliquer à de très nombreuses structures de toute taille et de tout secteur. J’espère que ce guide va inspirer des entreprises à développer des actions de ce type.

Cyprien Schneider : Je partage ce choix ! Le mécénat de compétences est un formidable outil qui permet aux entreprises de mettre en cohérence leurs engagements et leurs réalisations, et aux collaborateurs d’être acteur de la démarche de leur entreprise. Depuis 15 ans, KPMG a massivement développé le mécénat de compétences. Aujourd’hui, 1500 jeunes, 300 entrepreneurs et 30 associations bénéficient chaque année de l’engagement des collaborateurs KPMG. Nous avons d’ailleurs intégré l’alliance pour le mécénat de compétences début 2021 avec des engagements forts, en doublant notamment, de 3 à 6, le nombre de jours proposés aux collaborateurs pour s’investir sur leur temps de travail.