"Les Années folles" : une expression récente

"Les Années folles" : une expression récente

Décryptages - Générations

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"Les Années folles" : une expression récente

"Les Années folles" : une expression récente

Les Américains les appellent Roaring Twenties ­– les années vingt rugissantes. Les Anglais parlent des Happy Twenties et les Allemands des Goldene Zwanziger – les années vingt dorées. En France, on les désigne sous le nom d’Années folles.

A partir de 1920, partout dans le monde occidental, la science, les arts et les mœurs profitent de la l’insouciance retrouvée après l’hécatombe des tranchées. A la bourse et dans les chancelleries, un même optimisme anime, au mitan des années vingt, la vie des affaires et les relations internationales. Mais rares sont ceux qui ont conscience de danser sur un volcan. Le krach de Wall Street rappelle brutalement à l’ordre en 1929 !

L’expression « Années folles » ne s’installe toutefois que dans les années cinquante. Il a fallu une génération, une crise économique et une nouvelle guerre mondiale pour tirer le bilan de la décennie 1920-1929 et la nommer.

Ce n’est en effet qu’après la dépression des années trente, la montée des totalitarismes, la conflagration de 39-45 et l’irruption du rideau de fer qu’on a pris la mesure du caractère débridé des années 1920.

La formule « Années folles » apparaît en 1956 dans « Le roman vrai de la IIIe République », un ouvrage collectif consacré à la France de 1870 à 1940. Elle prospère ensuite rapidement et devient, à partir des années 1960, la façon la plus courante de désigner les années 1920.

Pour leur durée d’incubation, les « Années folles » font jeu égal avec « La Belle Epoque ». Il faut en effet vingt-cinq ans pour que cette dernière formule se fixe dans la langue, au début des années 1940. Mais les « Années folles » et « La Belle Epoque » sont toutes deux dépassées par les « Trente Glorieuses ». L’expression aujourd’hui en vigueur pour qualifier les trente années de prospérité qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale est utilisée dès 1979 par l’économiste Jean Fourastié. Un effet linguistique de l’accélération de l’Histoire ?

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