AF032, AF32, AFR032 : dans ces codes, les habitués du transport aérien reconnaissent des numéros de vol. Bien qu’ils diffèrent d’une lettre ou d’un chiffre, ils visent tous les trois le même vol Air France Paris-New York, départ 14:15 de Paris (ORY), arrivée 16:55 NY(JFK).

NY(JFK) et Paris (ORY) désignent respectivement l’aéroport John Fitzgerald Kennedy et celui d’Orly, mais on rencontre aussi ces derniers sous les indicatifs KJFK et LFPO.

Ce dédoublement de la codification des vols et des aéroports est le fruit de l’histoire. AFR032, KJFK et LFPO relèvent du système de numération de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). AF032 – ou sa variante simplifiée AF32 –, Paris (ORY) et NY(JFK) figurent dans la nomenclature de l'Association internationale du transport aérien (AITA, plus connue sous le sigle anglais IATA).

Ces deux institutions sont nées dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. L’OACI est une agence spécialisée des Nations Unies, créée dans le cadre de la Convention de Chicago du 7 décembre 1944, qui régit la circulation aérienne mondiale. L’IATA est une organisation privée fondée au printemps 1945 à La Havane. Elle réunit les compagnies aériennes internationales et assure la coordination et la comptabilisation de leurs relations commerciales.

L’OACI et l’IATA ont chacune aujourd’hui leur siège à Montréal. Elles contribuent l’une et l’autre à la régulation du transport aérien, mais la première le fait dans le cadre de la coopération inter-étatique, alors que la seconde intervient dans celui de la coopération entre opérateurs. Leurs systèmes de codification portent sur les mêmes sujets – les vols et les aéroports – mais selon des approches différentes. L’IATA s’attache à ce que sa nomenclature soit intuitivement compréhensible par les passagers alors que l’OACI cherche surtout à rationaliser la gestion des espaces aériens. Dans LFPO par exemple, L signifie Europe du Sud, F France, P Paris et O Orly.

En référence à la Convention de Chicago, l’ONU organise tous les cinq ans, le 7 décembre, une Journée internationale de l’aviation civile. Pour 2019, où la Journée coïncide avec le 75^ème anniversaire de l’accord, les Nations Unies ont choisi comme thème : « Travailler ensemble pour qu’aucun pays ne soit à la traîne ». L’un des objectifs affiché est d’encourager l’harmonisation des normes et pratiques du transport aérien à l'échelle planétaire.

Les nomenclatures de l’OACI et de l’IATA sont-elles, dans ce cadre, appelées à converger ? La logique de simplification voudrait qu’un même vol soit répertorié sous un identifiant unique. Mais elle se heurte à l’habitude qu’ont les compagnies de sous-affréter des liaisons auprès d’autres compagnies. Ainsi le vol Delta Air Lines référencé DL8466 dans la nomenclature IATA porte le même numéro OACI (AFR032) que le vol d’Air France AF32, Delta ayant sous-affrété son vol auprès d’Air France, son partenaire dans l’alliance Skyteam. Si les normes réglementaires tendent à s’harmoniser, les pratiques de coopération commerciale dans le transport aérien rendent en revanche moins probable le rapprochement des nomenclatures OACI et IATA.

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