Paris et Lyon : deux villes lumières

Paris et Lyon : deux villes lumières

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Paris et Lyon : deux villes lumières

A la requête "ville lumière", les moteurs de recherche répondent : Paris et Lyon. Chacune des deux villes peut en effet en revendiquer l’appellation. Dans le monde entier, Paris est connu comme la Ville Lumière. Quant à Lyon, elle est désormais souvent désignée comme la Ville des lumières. Ces dénominations parallèles reflètent cependant des histoires et des situations différentes.

La qualification de Ville Lumière remonterait aux première années du règne de Louis XIV. Pour lutter contre la criminalité nocturne à Paris, le lieutenant-général de police La Reynie fait installer des lanternes à chandelles. Le financement est assuré par un impôt de « boues et lanternes ». Ce sont d’abord les habitants qui sont, à tour de rôle, chargés d’allumer les chandelles. Par la suite, des commis professionnels affectés à cette tâche sont désignés. La destruction des lanternes est passible des galères. Au début du règne de Louis XV, on dénombre quelque 5000 lanternes intra-muros. Paris est ainsi la première grande ville à bénéficier d’un éclairage public permanent de ses principales rues la nuit. C’est à ce choix novateur que la capitale française devrait son surnom.

Au XIXe siècle, l’éclairage au gaz se répand partout en Europe. La ville de Paris conforte son titre de Ville Lumière en se montrant particulièrement active : en 1830, on y compte près de 10 000 becs de gaz. Ils sont deux fois plus nombreux à la fin du Second Empire. Au siècle suivant, l’électricité prend le relais. Le réverbère fait désormais partie du paysage urbain. La capitale en déploie 35 000 en 1950 et 50 000 aujourd’hui.

A la différence de Paris, c’est à la tradition religieuse et populaire que Lyon doit son surnom de Ville des lumières. Le 8 décembre 1852, jour de la fête de l'Immaculée Conception, on doit inaugurer la statue de la Sainte-Vierge posée sur le clocher de l'ancienne chapelle de Fourvière. Au dernier moment, par suite du mauvais temps, la cérémonie est annulée. Mais soudain les nuages se dispersent. Spontanément, les Lyonnais allument des chandelles aux fenêtres pour célébrer Marie malgré le ciel menaçant.

Une fête improvisée, où lampions et lanternes abondent, commence entre Saône et Rhône. Elle est reconduite l’année suivante, puis tous les 8 décembre. Les Lyonnais prennent l’habitude d’éclairer leurs fenêtres à cette date. En 1989, la municipalité décide de suivre le mouvement sur les façades de certains édifices publics et d’en faire un grand événement public : la Fête des Lumières est née. Son succès est tel qu’il est décidé, dix ans plus tard, de la prolonger pendant quatre jours. Environ deux millions de personnes, dont cent mille touristes étrangers, assistent désormais aux illuminations. Le chiffre d’affaires de la restauration est quadruplé pendant la fête et l’on estime à 260 000 le nombre de nuitées d’hôtel induites par l’événement.

L’expérience lyonnaise a inspiré d’autres villes, en France et à l’étranger. Elles sont aujourd’hui réunies au sein du réseau Luci (Lighting Urban Community International Association). Mais le rôle fondateur de la capitale des Gaules lui vaut d’être reconnue comme la "Ville des lumières".

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