Le DIY : bientôt dans le PIB ?

Le DIY : bientôt dans le PIB ?

[Décryptages - Générations]

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À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la population rurale représente la moitié de la quarantaine de millions d’habitants que compte la France. À la campagne, on cultive fruits et légumes, on élève les poules et on tue le cochon, on fait son pain et son beurre, on construit sa maison et on confectionne ses vêtements. La machine à coudre trône dans la pièce commune. Bref, en dehors des villes, un Français sur deux vit en régime de quasi-autosuffisance.

Les Trente Glorieuses sonnent le glas de cette pratique. Conjugués avec l’exode rural, l’évolution de l’industrie alimentaire et de ses circuits de distribution, l’apparition du prêt-à-porter et le foisonnement des appareils électro-ménagers font perdre l’habitude de produire ou fabriquer soi-même ce dont on a besoin.

Venue des Etats-Unis où elle se manifeste dès les années 70, une nouvelle tendance se développe cependant dans l’Hexagone à la fin du siècle, qui consiste à être son propre fournisseur aussi souvent que possible. Grâce aux outils numériques, elle séduit un nombre croissant d’amateurs.

Connu sous le nom de DIY (Do it yourself), ce mouvement est plus citadin que rural. C’est dans la génération Y urbaine ou semi-urbaine qu’il recrute principalement ses adeptes. Certes, dans le Do it yourself, on retrouve, mutatis mutandis, certaines pratiques déjà en vigueur avant-guerre : on installe des potagers et des ruches sur les toits des immeubles comme autrefois dans les champs, on bricole, on tricote et on coud dans les appartements comme hier à la ferme. Mais alors qu’on le faisait auparavant en système autarcique, c’est dans une économie ouverte que se déploie aujourd’hui le DIY. L’entraide que permet Internet, le partage des logiciels, les nouvelles formes de commercialisation de l’artisanat que favorisent les réseaux sociaux, la possibilité d’être son propre éditeur de littérature et de musique ou encore le retour du recyclage ont ouvert de nouvelles perspectives au "fait maison" – le nom du DIY au Québec.

Ce qu’on accomplit pour soi, on le réalise dorénavant aussi de plus en plus en pour les autres. Autour du DIY, des pratiques novatrices de l’échange de services et de compétences se mettent en place. Pas plus que ce que l’on produit pour soi-même, ce troc n’est habituellement de nature marchande. Leur valeur ajoutée n’est donc pas enregistrée par la comptabilité publique.

Tant qu’il restait de portée limitée, le DIY ne mettait pas en cause la pertinence des agrégats économiques. Mais dans la seule communauté de la confection de vêtements, c’est par millions que se comptent désormais en France les amateurs du fait maison ! Aussi réfléchit-on à l’éventualité d’intégrer cette nouvelle économie informelle dans le calcul du PIB.

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"Dans le Do it yourself, [...] on installe des potagers et des ruches sur les toits des immeubles comme autrefois dans les champs..."

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