L’influence française au FMI : stable depuis Bretton Woods ?

L’influence française au FMI : stable depuis B. Woods ?

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La conférence de Bretton Woods, une station de montagne située à 200 km au nord de Boston dans le New Hampshire, réunit du 1er au 22 juillet 1944 les représentants de 44 pays alliés en vue de fixer les mécanismes du système monétaire international de l’après-guerre. La France est représentée par Pierre Mendès France, commissaire aux Finances du Gouvernement provisoire de la République.

Dans le dispositif retenu, toutes les monnaies nationales, à l’exception de celle des Etats-Unis, sont définies et convertibles en dollar américain, mais seul la devise américaine est convertible en or, sur la base fixe de 35 dollars l'once. Pour assurer la stabilité de l’ensemble, il est créé un Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources sont constituées de dépôts des pays membres et auprès duquel ces mêmes pays peuvent emprunter si nécessaire.

Les quotes-parts du capital du FMI attribuées aux nations fondatrices sont établies en fonction du poids économique, militaire et diplomatique de chacune d’entre elles. Ces quotes-parts déterminent les montants des dépôts et les capacités d’emprunt (droits de tirage) des Etats membres auprès de l’organisation, ainsi que le niveau de leurs droits de vote.

"C'est avec grande déception que nous avons noté que les quotes-parts que vous avez établies ne répondent pas à nos attentes", déclare Pierre Mendès France quand est connu le pourcentage de 5,1% attribué à la France. Ce n’est que deux fois plus que la Belgique (2,5%) et très loin derrière les Etats-Unis (31%), le Royaume-Uni (14,8%) et l’URSS (13,7%). C’est même inférieur au niveau de la Chine (6,2%). Quoique censée s’appuyer sur des critères quantitatifs objectifs, cette répartition reflète le poids politique des différents pays en 1944.

Trois quarts de siècle plus tard, le FMI compte 189 membres. La quote-part des Etats-Unis s’élève désormais à 17,5%, celles du Royaume-Uni et de la Russie étant respectivement de 4,2% et 2,7%. Le Japon (6,5%), l’Allemagne (5,6%) et l’Italie (3,2%) – évidemment absents à Bretton Woods – ont fait leur entrée au sein de l’institution, de même que l’Arabie Saoudite (2,1%).

Avec 6,4%, la quote-part de la Chine est restée stable depuis 1944. C’est aujourd’hui un niveau inférieur à la position chinoise dans l’économie mondiale. Pékin exhorte le FMI à revoir ses règles de calcul des quotes-parts afin qu’elles traduisent mieux les poids réels de ses membres dans les échanges internationaux.

Quant à la France, son pourcentage s’établit aujourd’hui à 4,2%, un niveau voisin de celui de Bretton Woods. En dehors du cas particulier de la Chine, elle est le seul membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies à ne pas avoir vu sa quote-part diminuer significativement au FMI depuis 1944. Dans un monde profondément reconfiguré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’influence économique française résiste !

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