Les cathédrales : une externalité positive

Les cathédrales : une externalité positive

[Décryptages - Entreprises & Economie]

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L’évaluation du nombre de visiteurs des édifices religieux en France n’est pas simple. Dans les musées, qu’ils soient payants ou non, des tickets d’entrée sont toujours délivrés. Ils permettent d’établir des statistiques précises. L’accès aux lieux de culte est en revanche généralement gratuit et sans contrôle – à l’exception parfois d’une inspection de sécurité. Ce n’est que par exception que la visite de certaines parties des édifices est payante.

Malgré l’absence de billetterie, diverses techniques permettent de mesurer la fréquentation des grands monuments religieux selon les mêmes méthodes qui servent à quantifier le nombre de personnes participant à une manifestation : mesure des flux par des procédés optiques, comptage par le personnel d’accueil, observation de la densité du public présent. On a ainsi évalué à 13 millions le nombre de personnes entrées dans Notre-Dame en 2018 et à 4 millions celui des visites de la cathédrale de Strasbourg, à 2,3 millions les visiteurs du Mont-Saint-Michel, à un million ceux des cathédrales de Reims, de Rouen et de Chartres, autant qu’à la basilique de Vézelay ou au sanctuaire de Lisieux.

Dans d’autres cas, la fréquentation hôtelière permet de compléter ou de corroborer les données. C’est le cas à Lourdes, où la compilation de l’ensemble des sources chiffrées conduit à estimer autour de 6 millions par an le nombre de pèlerins.

Pour les bâtiments religieux moins fréquentés – l’Hexagone en compte 100 000 dont 25 000 ouverts au public et 15 000 protégés au titre des monuments historiques ! –, le chiffrage est plus empirique.

En France, selon l’Organisation mondiale du tourisme, près d’un touriste étranger sur quatre visiterait au moins un lieu de culte lors de son séjour. Au total, les monuments religieux du pays attireraient quelque 20 millions de visiteurs étrangers, dépensant environ 11 milliards d’euros à l’occasion de leur séjour.

En incluant les vacanciers français, le tourisme religieux représenterait 44% du tourisme national total. Des pratiques nouvelles se développent : succès croissant du chemin de Saint-Jacques, retraites en monastère, croisières spirituelles, etc. La visite des 87 cathédrales appartenant à l’Etat depuis la loi de 1905 continue cependant de constituer de loin la composante principale de ce tourisme religieux (environ la moitié).

Selon la théorie du multiplicateur culturel, les investissements publics dans des lieux de culture constituent des "externalités positives" : ils génèrent autour d’eux des retombées économiques notablement supérieures aux sommes investies. Tel est le cas des cathédrales. Les entretenir n’est pas seulement un devoir patrimonial, c’est aussi une façon de stimuler l’activité touristique.

Cathédrale Notre-Dame de Paris

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