Les Champs-Elysées : un outil marketing

Les Champs-Elysées : un outil marketing

[Decryptages - International]

1000

Lorsque Montparnasse était le quartier des peintres, les artistes venus des pays méditerranéens s’installaient, dit-on, de préférence à la Rotonde, alors que le Dôme attirait plutôt leurs camarades d’Europe du Nord. Nulle querelle d’école dans cette répartition des brasseries : seul le soleil est en cause ! Exposée au sud, la Rotonde est en effet plus ensoleillée que le Dôme, orienté nord.

Aujourd’hui, sur les Champs-Elysées, la valeur annuelle locative des boutiques atteint 20 000 euros par m2 côté pair – à droite quand on remonte vers l’Arc de Triomphe – alors qu’elle ne dépasse pas 12 000 euros côté impair. Comme à Montparnasse il y a un siècle, c’est l’ensoleillement qui explique cet important écart. Le côté pair, plus exposé au soleil que le côté impair, est plus fréquenté que son vis-à-vis par les quelque 100 millions de promeneurs qu’accueille au total chaque année « la plus belle avenue du monde ».

Dans les rues voisines, la valeur locative est notablement plus faible : 10 000 euros en moyenne avenue Montaigne et 4000 euros avenue George V. La prime dont bénéficient les Champs-Elysées en font la troisième artère la plus chère au monde derrière Fifth Avenue à New-York et Causeway Bay à Hong Kong.
L’avenue des Champs-Elysées se distingue aussi des autres grands pôles commerçants équivalents de la capitale par la surface moyenne des magasins : 650 m2 contre 300 m2 rue de Rivoli ou au Quartier latin.

Malgré leur forte fréquentation, renforcée désormais pour certains par leur ouverture le week-end et en soirée, le coût immobilier des commerces des Champs-Elysées limite leur rentabilité. Les marques les plus prestigieuses investissent cependant massivement pour y être présentes. Au-delà du chiffre d’affaires qu’elles y réalisent, c’est aussi en effet une opération marketing qu’elles effectuent. Leurs boutiques font fonction de « flagship stores », des lieux emblématiques d’affichage de leurs valeurs. Ces vaisseaux amiraux des grandes enseignes ont ainsi une vocation autant publicitaire que commerciale. Leur surcoût est parfois pris en charge par les budgets marketing.

Dans la mythologie, les Champs-Elysées étaient une sorte de paradis où les gens vertueux goûtaient le repos après leur vie temporelle.

A Paris, l’avenue qui en porte le nom est aujourd’hui un éden bien terrestre à l’usage de « l’expérience client ».

 

Les Champs-Elysées : un outil marketing

Décryptages

Une rubrique ouverte sur le monde

Digest d'articles publiés en France et à l'International, sous un angle original et sous la forme d'une synthèse enrichie de chiffres et d'éléments d'actualité dans cinq domaines : Développement durable - Entreprises & Economie - International - Générations - Mot à mot.
Accès à tous les décryptages

© 2024 KPMG S.A., société anonyme d'expertise comptable et de commissariat aux comptes, membre français de l’organisation mondiale KPMG constituée de cabinets indépendants affiliés à KPMG International Limited, une société de droit anglais (« private company limited by guarantee »). Tous droits réservés. Le nom et le logo KPMG sont des marques utilisées sous licence par les cabinets indépendants membres de l’organisation mondiale KPMG. Pour en savoir plus sur la structure de l’organisation mondiale KPMG, rendez-vous sur la page https://kpmg.com/governance (en anglais).

Nous contacter