Le label "Art et Essai": moteur du cinéma français

Le label "Art et Essai": moteur du cinéma français

[Décryptages - Entreprises & Economie]

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Qu’ont en commun le Studio des Ursulines dans le cinquième arrondissement de Paris, le cinéma Pax au Pouliguen en Bretagne ou le Rialto à Nice ? Ces salles sont toutes titulaires du label « Art et Essai » et bénéficient à ce titre d’une aide financière de l’Etat.

Ainsi, le Studio des Ursulines reçoit annuellement une subvention d’environ 20 000 euros, le Pax de 15 000 euros et le Rialto de 48 000 euros. Ce financement leur permet d’accorder des tarifs réduits à certaines catégories de spectateurs. Il a pour contrepartie l’obligation de diffuser des œuvres cinématographiques comportant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- afficher un caractère de recherche ou de nouveauté,
- présenter une qualité remarquable malgré une audience décevante à leur sortie,
- être originaires de pays dont la production cinématographique est peu diffusée en France,
- figurer parmi les grands classiques du cinéma,
- constituer un court métrage original.

Le label « Art et Essai » est décliné en trois catégories : Recherche et découverte, Jeune public, Patrimoine et répertoire.

Le niveau de subvention dépend de la catégorie du label, de la fréquentation de la salle, de la localisation du cinéma et – par un jeu de coefficient de majoration – de l’importance de son rôle dans la vie culturelle locale. Le taux de programmation d’œuvres d’Art et Essai exigé pour obtenir le label varie de 30% dans les communes rurales à 70% dans les métropoles de plus de 200 000 habitants. Le montant de l’aide publique est compris entre 1,5 et 2,5 euros par spectateur d’œuvres « Art et Essai ».

Quelque 1200 cinémas sont classés « Art et Essai » dans l’Hexagone, soit la moitié des établissements. Ils accueillent annuellement environ 50 millions de spectateurs – le quart de la fréquentation nationale – et reçoivent un financement total d’environ 17 millions d’euros.

Sous l’impulsion des surréalistes, le Studio des Ursulines s’est spécialisé dès 1925 dans la programmation de films d’avant-garde. Trente ans plus tard, en 1955, l’aide aux salles d’Art et Essai a été instituée. Le système actuel en est l’héritier. Grâce à ce dispositif, la France est le pays européen qui dispose du plus grand nombre de salles de cinéma, tant en programmation de films « grand public » qu’en catégorie « Art et essai ». Et, près d’un siècle après son ouverture, le Studio des Ursulines continue d’accueillir les cinéphiles.
 

Le label "Art et Essai": moteur du cinéma français

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