Etrennes : un "présent d’usage"

Etrennes : un "présent d’usage"

[Décryptages - Générations]

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Depuis l’Antiquité, le Nouvel an s’accompagne de rites de passage.
Sa date a varié au cours des siècles. A Rome, elle a été longtemps fixée aux ides de Mars (15 mars) jusqu’à ce que César la déplace au 1er janvier après l’adoption du calendrier julien. En France, le Jour de l’an ne s’est stabilisé qu’en 1564, avec l’édit de Roussillon par lequel Charles IX a fixé au 1er janvier le commencement officiel de l’année. Antérieurement, la nouvelle année était célébrée de janvier à avril, notamment à Pâques, à des dates diverses selon les régions.

Le Jour de l’an demeure le 1er janvier quand la France adopte en 1582 le calendrier grégorien, qui avance l’année de 10 jours par rapport au calendrier julien, encore en usage dans la tradition orthodoxe. Au cours des siècles qui suivent jusqu’à nos jours, le Jour de l’an officiel français ne connaîtra qu’un changement : à partir de 1792, le début de l’année est fixé au 1er vendémiaire (22 septembre) dans le calendrier républicain, jusqu’à ce que Napoléon rétablisse le calendrier grégorien en 1806 puis fasse déclarer en Conseil d’Etat le 1er janvier férié.

La date de la nouvelle année reste aujourd’hui variable dans le monde selon les traditions religieuses ou culturelles, mais elle est toujours l’occasion de festivités. Au-delà de leur diversité, ces réjouissances ont, sur tous les continents, en commun de faire du changement d’année un moment hors du déroulement normal du temps, où les règles sociales habituelles sont en quelque sorte suspendues.

En France, cette suspension se manifeste par le foisonnement des embrassades dans la sphère privée mais aussi – parfois jusqu’à l’abus – dans l’espace public. On en trouve également la trace dans le statut fiscal dérogatoire des étrennes.

Qu’elles soient monétaires ou en nature, et à condition qu’elles ne soient pas disproportionnées par rapport aux ressources des donateurs, les étrennes sont considérées comme des « présents d’usage » et non comme des dons manuels. Cette règle vaut autant quand les bénéficiaires font partie de l’entourage proche des donateurs que lorsqu’ils sont extérieurs au cercle familial ou amical. A ce titre, les étrennes sont dispensées des taxes et charges sociales auxquelles sont soumis, en cours d’année, la plupart des rémunérations et des dons. Elles ne sont pas non plus susceptibles d’être reportées à la succession des donateurs.
 

Etrennes : un "présent d’usage"

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