Feu d’artifice du 14 juillet : un succès récurrent

Feu d’artifice du 14 juillet : un succès récurrent

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Malgré la crise des finances locales, les risques d’attentats et le souvenir de la tragédie de la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, les deux tiers des communes françaises restent solidement attachées à la tradition du feu d’artifice public le jour de la fête nationale.

Il s’en organise chaque année en France une vingtaine de milliers. Le coût de ces feux d’artifice varie de 2 000 euros pour les plus simples à quelque 750 000 euros pour les plus élaborés, tel celui de la tour Eiffel.

L’ensemble des budgets communaux consacrés à ces festivités s’élève à environ 60 millions d’euros par an. A ces achats publics, s’ajoutent ceux des particuliers, pour un montant de 40 millions d’euros. Le marché annuel du feu d’artifice en France est ainsi, au total, voisin de 100 millions d’euros. Ce niveau est stable depuis quelques années, l’amélioration qualitative des spectacles que l’on peut observer étant due au progrès technique et non à un surcroît d’investissement.

Depuis le début des années 2000, la fabrication des fusées utilisées en France est délocalisée à 95%. C’est une différence avec l’Allemagne qui conserve des usines locales dans un marché intérieur estimé à 200 millions d’euros. En dépit de l’absence d’adossement industriel de proximité, les entreprises françaises de feux d’artifice sont mondialement reconnues pour leur savoir-faire. Les trois leaders, qui se partagent 30% du marché national, sont régulièrement sélectionnés pour l’organisation de feux d’artifice de prestige à l’étranger.

D’où vient la popularité, jamais démentie, du feu d’artifice du 14 juillet ? La magie du spectacle compte pour beaucoup. Mais d’aucuns avancent une autre explication. En théorie économique, un feu d’artifice est un bien public à la fois « non rival », parce que plusieurs personnes peuvent le consommer en même temps, et « non exclusif » parce qu’il est impossible d’en interdire la consommation à un individu. L’économiste américain Mancur Olson (1932-1998) a démontré qu’une tarification individuelle de tels biens est vouée à l’échec (pourquoi payer ce qu’on ne peut pas m’empêcher d’avoir gratuitement ?), de sorte qu’ils ont vocation à être pris en charge par la collectivité.

Non rivalité et non exclusion : les concepts de la théorie économique ne sont pas sans rappeler ceux de la devise républicaine. Si le feu d’artifice du 14 juillet connaît un succès toujours répété, c’est peut-être parce que son spectacle est public, non rival et non exclusif…

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