1830-1836 : quand le Mexique interdisait l’immigration américaine

1830-1836 : quand le Mexique interdisait...

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En 1829, le Mexique, indépendant depuis 1821, abolit l’esclavage.

Au nord-est du pays, dans la province du Texas, la population est constituée de quelque 7000 citoyens mexicains, d’autant de colons américains et d’environ 5000 esclaves. Les colons rejettent l’abolition et réclament l’autonomie de la province.

A deux reprises au cours des années précédentes, les présidents américains John Quincy Adams et Andrew Jackson ont proposé, sans succès, de racheter le Texas. Malgré ces refus, Washington encourage l’immigration américaine vers le Mexique et l’achat de terres texanes par les colons.
En 1830, le président mexicain Anastasio Bustamante décide de fermer sa frontière aux Américains. Au nord du Texas, il fait construire des camps fortifiés (presidios) d’où partent des patrouilles de contrôle des immigrants. Bustamante supprime aussi les avantages fiscaux jusque-là accordés aux fermiers américains installés au Texas. Enfin, il impose une taxe sur les exportations mexicaines vers les Etats-Unis.

Ces décisions provoquent le soulèvement des colons, soutenus par le gouvernement américain, et une guerre civile de près de six ans – connue sous le nom de Révolution texane – opposant le pouvoir mexicain aux partisans du rapprochement avec les Etats-Unis. Repris par Hollywood, un épisode de cette guerre civile est resté célèbre : le siège de Fort Alamo par les troupes mexicaines en 1836 et la conduite héroïque de l’un des chefs insurgés, Davy Crockett.

Malgré leur défaite de Fort Alamo, les colons finissent par l’emporter. Le Texas devient indépendant en 1836. Il compte alors 30 000 citoyens d’origine américaine, un nombre que la guerre civile n’a pas empêcher de progresser et qui augmente plus vite encore après l’indépendance. Comme le Mexique auparavant, la jeune République du Texas est incapable d’enrayer l’afflux américain. La solution s’impose : en 1845, le Texas rejoint les Etats-Unis.

A Washington, le président James Polk est partisan du « destin manifeste », une théorie selon laquelle les Etats-Unis ont pour vocation de répandre la démocratie sur l’ensemble de l’Amérique du Nord. Il profite de l’occasion pour exiger du Mexique la cession de la partie de son territoire situé à l’ouest du nouvel Etat du Texas. Devant le refus de Mexico, une guerre de trois ans s’ensuit.

Après la victoire américaine, par le traité de Guadeloupe Hidalgo (au nord de Mexico) du 2 février 1848, le Mexique cède aux Etats-Unis non seulement le territoire revendiqué du côté du Texas, mais un ensemble d’autres qui formeront la Californie, l'Utah, le Nevada, le Colorado, le Wyoming, le Nouveau-Mexique et l'Arizona. Concomitamment, les Etats-Unis s’accordent avec le Royaume-Uni sur le partage des territoires du nord-ouest, qui deviendront les Etats de l’Oregon et de Washington côté américain, et la province de Colombie-Britannique côté canadien.

Dix-huit ans après la fermeture de la frontière américano-mexicaine par le président Bustamante, le périmètre continental des Etats-Unis (hors Alaska, acquis en 1867) est définitivement stabilisé et leur superficie s’est accrue de près de 25% !
 

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