Température moyenne mondiale : une convention de mesure

Température moyenne mondiale

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L’accroissement de la température moyenne mondiale est désormais au cœur des conférences internationales sur le climat. Ainsi en novembre 2016, à la COP22 de Marrakech, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé qu’après 2014 et 2015, qui avaient déjà atteint des records, la température moyenne mondiale a poursuivi en 2016 sa progression. Le niveau de cette température moyenne mondiale n’est cependant quasiment jamais mentionné. Seules ses variations figurent dans les études et les communiqués de presse.

Cette absence a une explication scientifique : la température moyenne mondiale (TMM) est une grandeur conventionnelle dont la valeur absolue est non significative. Les météorologues la calculent comme la moyenne à un moment donné de la température de l’eau à la surface des océans et de la température de l’air au-dessus de la terre, ces deux températures étant affectées de coefficients de pondération respectivement égaux à 0,7 et 0,3 – correspondant aux proportions des océans et des continents dans la superficie totale de la planète.

La température de l’eau est établie à partir des informations transmises par quelque 7000 dispositifs de mesure en fonction dans le monde, notamment embarqués sur des navires militaires. La température des terres émergées est fournie par environ 10 000 stations météorologiques réparties sur le globe.

Quatre instituts exploitent ces données pour établir la température moyenne mondiale : deux sont américains – un département de la NASA et une agence fédérale pour l’environnement –, les deux autres sont rattachés aux administrations météorologiques britannique d’une part, et japonaise d’autre part.

Chaque institut utilise son modèle de calcul. Ces modèles diffèrent principalement par leur méthode de prise en compte des températures sur les surfaces océaniques ou terrestres non couvertes par stations de mesure, en particulier les pôles. Certains les extrapolent à l’aide d’algorithmes, d’autres les ignorent volontairement, d’autres encore s’appuient sur des observations satellitaires. Il y a ainsi autant de températures moyennes mondiales que de modèles.

Si les valeurs absolues des TMM issues des différents instituts n’ont dès lors pas d’intérêt scientifique, leurs variations sont en revanche instructives. Or ces variations ressortent à des niveaux très voisins dans chacun des modèles. C’est pourquoi, les Nations Unies, le GIEC et la plupart des instances internationales impliquées dans la question climatique se réfèrent aux variations de la température moyenne mondiale plutôt qu’à son niveau absolu.
 

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