L’uniforme à l’école : un débat récurrent

L’uniforme à l’école : un débat récurrent

[Décryptages - Générations]

1000

L’OCDE a publié en décembre 2016 son enquête annuelle PISA (Program for International Student Assessment) sur les performances des systèmes éducatifs. Les quinze pays et régions autonomes figurant en tête du classement sont : Singapour, Japon, Estonie, Taiwan, Finlande, Macao, Canada, Vietnam, Hong Kong, Chine, Corée, Nouvelle-Zélande, Slovénie, Australie, Royaume-Uni.

Treize de ces territoires imposent le port de l’uniforme dans l’enseignement primaire et secondaire, tant public que privé. Seuls la Finlande et le Canada font exception.

Les quinze pays suivants dans le classement PISA sont : Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Irlande, Belgique, Danemark, Pologne, Portugal, Norvège, Etats-Unis, Autriche, France, Suède, République tchèque, Espagne.

Dans ce second groupe, seule l’Irlande pratique l’uniforme obligatoire dans le premier et le deuxième cycles.

Y a-t-il une corrélation entre le port de l’uniforme et les résultats scolaires ? Au vu du palmarès de l’OCDE, la question ne manque pas d’interpeller les pédagogues. L’introduction de l’uniforme dans des établissements où il n’était pas en usage – notamment à l’occasion d’expériences pilotes aux Etats-Unis – a montré que son port obligatoire s’accompagne généralement d’un renforcement de la discipline. Sa mise en place n’est en revanche corrélée à une amélioration des performances scolaires que lorsqu’elle est associée à un renouveau des méthodes d’enseignement.

La plupart des pays du second groupe ont connu l’uniforme scolaire dans le passé, avant d’y renoncer. En France, la Troisième République naissante a imposé à l’école le port du sarrau – blouse courte de travail – puis l’usage du tablier, et prescrit au lycée la règle de l’uniforme. La pratique est progressivement tombée en désuétude entre les deux guerres, avant de totalement disparaître en 1968. En métropole, seuls quelques établissements privés ou militaires en conservent la tradition. Aux Antilles, l’uniforme scolaire a en revanche été adopté à partir de 2008. Il est aujourd’hui en vigueur dans la plupart des établissements d’enseignement de Guadeloupe et de Martinique.

L’expérience antillaise ayant été jugée positive, une proposition de loi a été déposée au Sénat en octobre 2015, qui vise à étendre l’obligation du port de l’uniforme ou de la blouse dans toutes les écoles et collèges français, au motif « qu’en portant des vêtements structurés comme un uniforme, les élèves sont plus susceptibles d'avoir un état d'esprit adapté lorsqu'ils entrent dans l'environnement d'apprentissage ». Comme à l’occasion de chacune des dernières campagnes présidentielles, le débat sur les avantages et inconvénients de l’uniforme scolaire ressurgit à l’approche de l’élection de 2017.
 

Décryptages

Une rubrique ouverte sur le monde

Digest d'articles publiés en France et à l'International, sous un angle original et sous la forme d'une synthèse enrichie de chiffres et d'éléments d'actualité dans cinq domaines : Développement durable - Entreprises & Economie - International - Générations - Mot à mot.
Accès à tous les articles Décryptages

© 2024 KPMG S.A., société anonyme d'expertise comptable et de commissariat aux comptes, membre français de l’organisation mondiale KPMG constituée de cabinets indépendants affiliés à KPMG International Limited, une société de droit anglais (« private company limited by guarantee »). Tous droits réservés. Le nom et le logo KPMG sont des marques utilisées sous licence par les cabinets indépendants membres de l’organisation mondiale KPMG. Pour en savoir plus sur la structure de l’organisation mondiale KPMG, rendez-vous sur la page https://kpmg.com/governance (en anglais).

Nous contacter