• Albane Liger-Belair , Partner |
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Comment intègrer la raison d’être dans ses activités, et comment KPMG accompagne ses clients dans cette démarche vers une entreprise à mission ?

Albane Liger-Belair : Comment KPMG accompagne ses clients dans cette démarche vers une entreprise à mission ?

Anne Garans : Ces sujets concernent à la fois l’audit et le conseil, deux des métiers de KPMG. En effet, les entreprises peuvent s’approprier la notion de raison d’être de deux manières. Tout d’abord en l’intégrant à ses statuts, comme le permet la loi Pacte en France, une démarche qui fait l’objet de vérification et de contrôle. L’entreprise a notamment 18 mois pour se faire vérifier par un OTI (Organisme Tiers Indépendant) et notre équipe audit est accréditée pour assurer ce rôle. De plus en plus de grands groupes prennent cette orientation. Soit à travers l’obtention d’un label, notamment B-corp, qui est plutôt le choix des petites entreprises. Carewan par exemple, un cabinet spécialisé dans l’accompagnement des transformations et expert de leur dimension humaine, membre de KPMG depuis 2018 est en cours de labellisation.

En particulier, qu'en est-il sur ses offres de conseil ?

La définition de la raison d’être n’est que la première étape d’un processus plus global, visant à l’intégrer pleinement dans l’entreprise afin que chacun à son niveau puisse l’appréhender et la nourrir.

En ce sens, KPMG propose différents types d’accompagnements sur tout ou partie du processus. Il peut ainsi s’agir d’un accompagnement COMEX de la définition de la raison d’être et la mise en place de KPIs, jusqu’à la construction de la feuille de route et son implémentation, ou de la sensibilisation.

Nous sommes parmi les précurseurs sur ces sujets et adoptons une approche sur mesure, spécifique aux problématiques et enjeux de l’entreprise. Nous sommes par exemple en train de travailler avec le groupe Les Echos-le Parisien, qui souhaite rendre sa raison d’être plus concrète. Pour cette mission, nous sensibilisons l’ensemble de la direction générale, puis réalisons un diagnostic à travers des entretiens individuels pour comprendre la vision cible et fixer avec chacun des objectifs réalistes et atteignables. Nous délivrerons dans un second temps des feuilles de route sur les différentes thématiques.

Quel est l’impact de la crise sur ces sujets ?

L’impact Covid a accéléré le besoin de sens et de changement de la part de tous, non plus seulement des petites entreprises. Reste à savoir si les entreprises se limiteront à la définition d’une raison d’être ou si elles iront plus loin, en l’intégrant dans leurs statuts pour devenir des entreprises à mission comme l’ont fait ATOS, Danone ou Engie. La question reste entière, mais je suis plutôt optimiste sur le sujet, en tous cas plus qu’avant le confinement ! Plusieurs signaux vont dans ce sens. Dans les sujets extra-financiers, par exemple, une directive européenne est en cours de révision. La France porte le sujet et KPMG est très impliqué.

Comment KPMG intègre la raison d’être dans ses activités ?

KPMG a déjà défini une raison d’être, qu’il concrétise à travers diverses initiatives, de nouvelles offres et par notre fondation qui porte beaucoup d’actions.

KPMG vise une neutralité carbone et s’y emploie en construisant des offres qui engagent les clients, une première dans le métier audit.

Nous montons par exemple un « audit zéro émission nette» visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre engendrées par nos missions en collaboration avec le client. Cela permet au cabinet d’aller éventuellement jusqu’à la compensation des émissions de CO2 et nous envisageons de répliquer cette initiative pour les appels d’offres. Ce projet est soutenu en interne, notamment par notre accélérateur et l’IT. Côté Advisory, nous avons lancé une initiative KPMG Impact avec Jean-David Aurange, visant à développer de nouvelles offres sur ces sujets en s’appuyant sur les synergies possibles entre les différents départements.

L’avenir nous dira si KPMG décidera d’inscrire sa raison d’être dans ses statuts. Il deviendrait alors le premier cabinet «entreprise à mission ».