Ces renseignements sont tirés du sondage de KPMG Perspective des chefs de la direction de 2022. Des résultats plus récents sont disponibles dans l'enquête KPMG CEO Outlook la plus récente.

Toutes les organisations ont un récit à raconter sur les enjeux ESG, et, de plus en plus, les chefs de la direction canadiens sont obligés de décrire le parcours de leur entreprise. Ce n’est toutefois pas simple. En fait, il ne s’agit plus seulement de narrer son parcours. Il faut désormais présenter un plan cohérent et bien formulé. Les chefs d’entreprise s’efforcent de comprendre la signification des enjeux ESG pour leur entreprise, de trouver qui prendra en charge l’intégration du mandat ESG pour l’ensemble de l’entreprise, et de savoir comment seront mis en œuvre leurs objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

N’importe quelle organisation peut bien déclarer son intention de reverdir ses activités ou de s’attaquer à des enjeux sociaux, mais la présentation d’un récit convaincant et cohérent est un travail beaucoup plus ardu. Le récit est en effet devenu en lui-même une stratégie très complexe et intégrée à l’ensemble de l’entreprise; il est digne de foi et réaliste. Les clients, les investisseurs et les employés sont plus avertis que jamais; ils savent distinguer les entreprises qui ont réellement à cœur leurs responsabilités à l’égard des enjeux ESG de celles qui se contentent de vœux pieux. Pour bien faire les choses, les entreprises doivent adopter une approche véritablement stratégique et intégrante et apporter des changements transformateurs.

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à nommer des responsables de la durabilité dans le but d’obtenir une vision plus globale des enjeux ESG. Les thèmes qui entourent les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance sont liés. Par exemple, quiconque s’attaquerait au risque climatique sans tenir compte de la santé et de la sécurité des employés, ou encore sans instaurer de mesures de contrôle adéquates pour acheter des crédits carbone, raterait la cible.

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61 % des chefs de la direction canadiens disent que les investissements numériques et stratégiques en matière d’enjeux ESG sont liés de façon inextricable

Les enjeux ESG : un impératif

Les chefs de la direction ont la responsabilité d’établir et d’atteindre des jalons importants au cours de leur mandat, que ces jalons touchent l’environnement (p. ex., carboneutralité), les questions sociétales (diversité et inclusion), ou la gouvernance (conformité et réglementation.) Une entreprise qui rate la cible pourrait nuire à sa longévité, car un échec aura des répercussions sur la marque, la solidité financière et l’accès au capital, et pourrait même devenir une source de responsabilités sur le plan légal.

Une majorité des chefs de la direction sont au courant de cette attente; 79 % d’entre eux disent que l’atteinte de l’équité des genres au sein de la haute direction les aidera à réaliser leurs ambitions à l’égard de la croissance, et le tiers affirment qu’ils planifient une plus grande proactivité sur le plan social en général.

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61 % des chefs de la direction canadiens constatent une augmentation de la demande de la part des parties prenantes qui souhaitent davantage de rapports et de transparence au sujet des enjeux ESG (monde : 69 %)

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71 % des chefs de la direction canadiens s’attendent à ce que la surveillance du rendement de leur entreprise par les parties prenantes prenne de plus en plus d’ampleur

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91 % des chefs de la direction canadiens affirment qu’ils accepteraient volontiers de se départir d’une partie rentable de leur entreprise si elle nuisait à la réputation de celle-ci (en hausse comparativement à 80 % l’an dernier), ailleurs dans le monde, 69 % des chefs de la direction disent la même chose

Pour les chefs de la direction canadiens, les changements à la réglementation, les normes disparates et le manque de ressources font partie des principaux obstacles. L’absence de visibilité à l’égard des risques et des possibilités que représentent les enjeux ESG, leur incidence sur les activités à court et à long terme, et leur impact financier sur l’organisation viennent également compliquer le travail.

Principaux défis des chefs de la direction canadiens pour ce qui est de l’exécution de leur stratégie ESG

Une question de détermination avant tout

Pour qu’une approche des enjeux ESG soit efficace, l’entreprise doit rechercher un consensus au sujet des possibilités environnementales, sociales et de gouvernance que renferme l’organisation et se demander pourquoi ces possibilités valent qu’on y consacre des efforts.

Il est particulièrement important de répondre à ce pourquoi. La réponse simple est qu’une entreprise doit aujourd’hui démontrer son engagement envers les enjeux ESG pour faire des affaires, que le « virage vert » ou la « prise de position » sont désormais exigés par les parties prenantes et doivent, par conséquent, être intégrés à la stratégie de l’entreprise. Les chefs de la direction qui s’intéressent de plus près aux enjeux ESG trouveront toutefois des solutions mieux adaptées à leur entreprise et qui auront le pouvoir de débloquer une importante valeur – notamment par l’atténuation des risques, la protection de la valeur à long terme, la confiance accrue du public, une main-d’œuvre motivée, des clients fidèles, et même, dans certains cas, des économies sur les coûts d’exploitation.

Stimuler la responsabilisation

Le chef de la direction n’est pas l’unique auteur du récit ESG de son entreprise. Bien que la responsabilité ultime lui revienne, c’est toutefois l’information que lui fournissent les parties prenantes de l’intérieur et de l’extérieur qui lui permettra de formuler une stratégie et de la mettre en œuvre. La complexité et la participation nécessaire de plusieurs parties internes font la particularité de la stratégie ESG. En effet, divers services – Exploitation, Finances, Ressources humaines, Marketing, Services juridiques – ont leur mot à dire dans l’élaboration de la stratégie ESG. Les responsables des activités de première ligne auront un avis sur les solutions de décarbonation et les sources d’irritation pour les clients. Les Finances devront contribuer aux analyses financières, les Ressources humaines se pencheront sur les aspects sociaux et juridiques, la Gestion des risques s’intéressera à la réglementation et aux mesures de gouvernance. Un responsable de la durabilité pourrait chapeauter tous ces efforts et apporter son aide au chef de la direction.

Services de l’entreprise qui jouent un rôle de premier plan dans la présentation des rapports sur les enjeux ESG et la durabilité1 :

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ESG et durabilité (88 %)

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Finances (42 %)

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Exploitation (19 %)

Les services des Finances s’intéressent de plus en plus aux enjeux ESG. Ils sauront analyser les solutions potentielles avec la rigueur qui s’impose, notamment pour ce qui est de corriger les émissions de carbone d’une entreprise ou encore de comprendre comment le risque climatique pourrait nuire aux activités de l’entreprise à court et à long terme. Et bien sûr, à mesure que les règlements sur les rapports ESG entrent en vigueur, les services de Finances devront s’affairer à recueillir les données avec toute la maîtrise requise. 

53 % des employés des services Finances, Durabilité et Technologie estiment que les membres de la haute direction et le conseil d’administration accordent l’attention requise aux enjeux ESG1

La capacité de susciter la détermination nécessaire dans l’ensemble de l’organisation est le moteur qui donnera son élan à la stratégie ESG. L’engagement des parties prenantes dont nous venons de parler pourra transformer la stratégie ESG en mission conjointe.

1 Observations tirées d’une étude sur commande portant sur les enjeux ESG, les changements climatiques et la durabilité menée par Verdantix pour le compte de KPMG au Canada, juillet 2022. Les données de cette étude proviennent de 150 entrevues quantitatives et 30 entrevues qualitatives menées avec des professionnels du secteur de la durabilité de partout au Canada.

Impact, mesure et rapports

S’il est essentiel de comprendre les stratégies ESG, encore faut-il savoir les déchiffrer. Cela concorde avec les résultats de notre enquête Perspective des chefs de la direction en 2022, où on peut lire que si 32 % des chefs de la direction canadiens estiment que leur programme ESG a favorablement influencé le rendement financier de leur entreprise, 60 % disent aussi que les effets sont marginaux, et 12 % disent que leurs investissements ESG n’ont pas créé de valeur.

Les stratégies ESG bien conçues devraient prévoir des paramètres et des cibles mesurables. Les parties prenantes externes exercent davantage de pression sur les entreprises et exigent d’elles des données chiffrées sur leurs efforts autour des enjeux ESG. Des organismes de réglementation comme la SEC et le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB) se préparent à imposer des exigences sur les renseignements à fournir. Dans la même veine, les entreprises cherchent désormais à investir dans la technologie qui leur permettra de collecter et d’analyser les données nécessaires à la préparation de tels rapports.

Sources de pression grandissante sur la présentation de rapports et la transparence autour des enjeux ESG

Une source de données unique

Lorsqu’il est question de « source de données unique » avec les clients, nous avons souvent à l’esprit la couche de données à laquelle tous les responsables ESG peuvent accéder pour faire un parallèle avec les résultats obtenus en matière d’enjeux ESG sans avancer d’affirmations qui ne peuvent être étayées, ou pire qui seront infirmées. C’est ici que les services des Technologies de l’information joueront un rôle en mettant sur pied les systèmes et les processus de collecte de données au sein même de l’entreprise et auprès de ses fournisseurs et de tiers.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Le parcours ESG est un véritable... parcours du combattant. La réglementation et les mesures gouvernementales (p. ex., sur la tarification du carbone) arrivent à grands pas. Il faut du temps pour passer à l’action : réduction des émissions, transformation de la main-d’œuvre et instauration de politiques de gouvernance sont en effet des processus longs à mettre en œuvre. Et pourtant, il importe de former l’organisation, l’impératif ESG doit s’imposer de haut en bas et susciter l’effort collectif nécessaire.

Mesures principales

  • Concentrez-vous sur vos motifs, votre « pourquoi » : Mettez à profit les données utiles provenant de tous vos secteurs d’activité afin de comprendre en profondeur les changements potentiels et leur incidence sur vos affaires, vos employés, vos technologies, vos processus et vos résultats.
  • Évaluez votre talent : Votre structure organisationnelle peut-elle appuyer une approche intégrante des enjeux ESG, et pouvez-vous compter sur les bonnes personnes, les compétences nécessaires et l’expertise dans tous les secteurs de votre entreprise pour progresser de façon convaincante?
  • Informez-vous auprès de votre première ligne/de votre personnel d’exécution : Vos employés « sur le terrain » (représentants, ingénieurs, acheteurs, etc.) sont au cœur de l’action et ont une vue directe sur les améliorations que peut apporter votre organisation aux questions environnementales, sociales et de gouvernance. Faites appel à eux et mettez à profit leur connaissance approfondie.
  • Menez des analyses fondées sur des scénarios : Faites appel à vos équipes de l’Exploitation et des Finances pour analyser l’incidence de diverses approches à la décarbonation (p. ex., énergie renouvelable, remaniement des fournisseurs, etc.). Ici aussi, vos services des Ressources humaines, du Marketing et d’autres services devraient avoir leur mot à dire au sujet de l’impact sur les employés et sur les clients. Donnez à vos actions une valeur monétaire et menez des analyses de sensibilité (p. ex., en fonction des prix du carbone, des mesures de fidélisation, et de la fidélité des clients) pour obtenir de l’information utile.
  • Mettez-vous à l’œuvre (ou poursuivez vos efforts) : Ne laissez pas le mieux de devenir l’ennemi du bien. Si l’élaboration de votre stratégie demande trop d’efforts, divisez la tâche en plus petites étapes. Un des pas essentiels à franchir par tout chef de la direction consiste à convaincre son conseil et les membres de sa direction afin de sensibiliser l’ensemble de l’entreprise et obtenir son adhésion.

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