La chaîne de blocs s’apprête à révolutionner la chaîne d’approvisionnement, alors qu’on prend conscience de ses avantages.
D’où vient votre produit? Comment est-il parvenu jusqu’ici? Par où est-il passé? Vous connaissez bien vos clients, mais connaissez-vous bien vos fournisseurs? Il fut un temps où il était facile de répondre à ces questions. Aujourd’hui, à l’heure où les critères de qualité et d’approvisionnement responsable exigent une meilleure traçabilité des produits, les organisations, tous secteurs confondus, peinent à s’y retrouver dans des chaînes d’approvisionnement de plus en plus complexes.
C’est ici qu’entrent en jeu la chaîne de blocs et l’Internet des objets (IdO).
La mondialisation et la réduction des coûts font partie des facteurs qui complexifient les chaînes d’approvisionnement. Les organisations font des pieds et des mains pour livrer leurs produits au moindre coût possible, et les gestionnaires de l’approvisionnement se voient obligés de trouver des solutions plus économiques, soit en s’approvisionnant à l’étranger, soit en imposant des compressions à leurs partenaires. Résultat : les points de contact se multiplient partout dans le monde, ce qui complique les plans de fabrication, les routes de navigation et la conformité à la réglementation, et ce, avant même que les produits n’arrivent au Canada pour y être distribués.
Cette complexité a donné naissance à des secteurs entiers. Étant donné que la provenance et la qualité des produits sont plus sévèrement contrôlées – surtout par les acteurs mondiaux – les entreprises ont besoin de nouvelles capacités leur permettant de non seulement suivre leurs produits de la source aux tablettes, mais aussi de démêler les aspects logistiques de la chaîne d’approvisionnement.
Des liens sécurisés
La force d’une chaîne de blocs dépend de la fiabilité de ses outils. Les capteurs IdO et autres dispositifs en temps réel, même s’ils sont des atouts indéniables pour qui veut exploiter les avantages mentionnés, leur conception est plutôt minimaliste, ce qui fait douter de leur capacité d’assurer la sécurité de la chaîne de blocs.
Autrement dit, même s’il existe sur le marché de nombreuses solutions d’IdO et de chaîne de blocs hautement sécurisées, il demeure possible que des fabricants négligent certains éléments de sécurité pour économiser et simplifier leurs modèles. C’est pourquoi il importe d’établir une stratégie informatique exhaustive comprenant une évaluation rigoureuse de la sécurité des composantes IdO.
Les termes « registre distribué » et « transaction de pair à pair » sont le plus souvent associés aux domaines de la technologie et des finances. Or, la chaîne de blocs pourrait bien révolutionner l’aspect logistique de la chaîne d’approvisionnement, puisque les organisations sont de plus en plus nombreuses à en réaliser les avantages.
Il faudrait un manuel complet pour expliquer la technologie, pourtant le concept en soi est (relativement) simple. Tous les partenaires d’une chaîne d’approvisionnement sont réunis par un registre distribué le long d’une « chaîne » immuable d’événements qui contiennent de l’information en temps réel sur le parcours d’un produit. Les partenaires de cette « chaîne » d’information peuvent ajouter leurs données à la chaîne et voir l’information que les autres partenaires y ont versée. Ils peuvent donc mieux suivre le processus et le rôle qu’ils jouent dans celui-ci.
Par le passé, ce n’est qu’après coup que les entreprises avaient accès à l’information sur le parcours d’un produit. Utilisée en tandem avec d’autres technologies, la chaîne de blocs permet de tout savoir sur un produit (volume, emplacement, condition, température, etc.). Cette information est enregistrée et versée instantanément dans les nœuds de la chaîne de blocs.
Parmi ces autres technologies, mentionnons l’IdO, qui alimente la chaîne au moyen de capteurs et de dispositifs d’autodétection placés à chaque étape du parcours d’un produit (sur un chariot, dans une usine, dans un camion, etc.). Chaque dispositif a sa propre identité dans la chaîne de blocs et y envoie de l’information en temps réel (emplacement des fournisseurs, modifications à l’expédition, volume, conditions environnementales, etc.). Grâce à cette information, tous les partenaires de la chaîne peuvent suivre le produit à la trace. Tandis que les capteurs permettent de suivre les mouvements d’un produit, de tenir l’inventaire et, s’il y a lieu, de faciliter le transport, la chaîne de blocs présente un aperçu en temps réel de l’intégrité des données (c'est-à-dire l’information fournie par les capteurs en question).
L’intégration de la chaîne de blocs et de l’IdO à la chaîne d’approvisionnement comporte des avantages certains. Par exemple :
Comme avec toute autre technologie fondée sur les données, les utilisateurs doivent observer le principe selon lequel « à données inexactes, résultats erronés ». C’est-à-dire que la qualité d’un registre distribué est intimement liée à la sécurité et à l’efficacité de ses contrôles, protocoles et mesures de cybersécurité. Aussi, il faut s’assurer que la technologie utilisée est effectivement la solution la mieux adaptée.
En effet, on n’insistera jamais trop sur la valeur de la gouvernance de la chaîne de blocs. Il y aura toujours un risque de télécharger des données frauduleuses, corrompues ou erronées, du moins tant et aussi longtemps que des humains feront partie de l’équation. C’est pourquoi il est crucial d’instaurer des mesures de cybersécurité et des contrôles appropriés dans une chaîne de blocs intégrée à une chaîne d’approvisionnement. Il faut aussi voir à utiliser la technologie adéquate, c’est-à-dire déterminer quels capteurs utiliser et comment veiller à ce qu’ils ne soient pas compromis.
À mesure que les industries prendront conscience des avantages de la chaîne de blocs et de l’IdO , il faudra s’assurer que les contrôles sont adéquats, surveillés et à la hauteur.
Malgré la complexité apparente du processus, le nombre d’entreprises en démarrage qui adoptent la chaîne de blocs et la valeur des investissements dans le domaine ont explosé, et l’éventail des options s’est élargi. Les organisations doivent énoncer clairement les avantages escomptés dans leurs plans et leurs stratégies, et avoir une bonne idée des technologies nécessaires pour concrétiser rapidement ces avantages. Voici les quatre grandes phases d’une implantation de la chaîne de blocs :
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