Le confinement, les restrictions sur les achats, les préoccupations économiques et la hausse du chômage ont fortement freiné l'activité dans les commerces physiques, une tendance qui devrait se poursuivre dans la nouvelle année. Selon une étude de KPMG au Canada, les Canadiens envisagent de réduire de 34 % leurs dépenses en articles non alimentaires au cours des prochains mois en raison de facteurs de stress financiers. Les programmes d'aide fédéraux et la période des Fêtes ont peut-être servi de baume au secteur, mais les problèmes sont loin d'être terminés.
Certains espèrent une reprise en 2021, mais ce n'est pas gagné. Généralement, le premier trimestre d'une nouvelle année de vente au détail tourne au ralenti. Cette année, ce sera encore pire, avec la deuxième vague de COVID-19 qui devrait maintenir une grande partie du pays sous un confinement partiel ou total. La vaccination donne espoir, mais il faudra un certain temps avant que les comportements des consommateurs reviennent à la « normale ». En fait, notre étude montre que seulement 31 % des Canadiens croient qu'ils reprendront leurs anciennes habitudes de magasinage, signe que la pandémie de COVID-19 a accéléré la migration vers les achats en ligne. Et même si les programmes incitatifs du gouvernement ont aidé certains détaillants à garder la tête hors de l'eau, ils n'ont pas suffi à les sauver tous et ne seront pas offerts indéfiniment.
Remonter la pente
Certes, l'avenir peut sembler incertain, mais il ne faut surtout pas rester les bras croisés en espérant que tout ira pour le mieux. Pour survivre, les détaillants qui souffrent d'une réduction soutenue de la demande doivent communiquer avec leurs partenaires d'affaires (fournisseurs, locateurs, prêteurs, etc.) afin de discuter des défis, d'explorer les options et de connaître la volonté et la capacité de ces derniers à les aider. Ces conversations ne sont jamais faciles, mais c'est aux détaillants de prendre les choses en main, sinon quelqu'un pourrait le faire à leur place.
Rassurez-vous, il y a des façons d'avancer vers la reprise. Les locateurs, par exemple, ont intérêt à aider les locataires à survivre d'ici à ce que la vaccination massive contre la COVID-19 soit terminée. Car sans détaillants, ils n'ont pas de flux de trésorerie. Et selon le type de propriété (p. ex., centre commercial ou promenade de commerces), la fermeture de magasins pourrait avoir un effet domino sur l'ensemble de l'actif. Aussi, d'autres partenaires clés, comme les prêteurs, pourraient être moins enclins à prendre des mesures agressives, compte tenu de la conjoncture déprimée du marché des immobilisations corporelles dans le commerce de détail.
Pour ce qui est des locateurs d'espaces commerciaux, la décision de soutenir ou non un détaillant en cette période difficile repose sur plusieurs facteurs. On pense notamment à la force de la relation, aux perspectives à long terme du détaillant et à la probabilité de trouver un autre locataire dans le contexte actuel. En outre, tout locateur inquiet de la solvabilité d'un locataire devrait prendre des mesures proactives, notamment :